Ayant atteint son effectif réglementaire, la nouvelle Légion étrangère en Algérie sera dédoublée en deux régiments, par une ordonnance du 30 décembre 1840. Cette décision devait entrer dans les faits en avril 1841.
1er Régiment de la Légion étrangère : 1841-1856
Le 1er avril 1840, le 1er Régiment de la Légion étrangère est créé, composé des trois premiers bataillons de la Légion. Le nouveau corps compte 3,000 hommes, commandés par le lieutenant-colonel Charles-Jacques de Mollenbeck, un ancien officier d’origine allemande, naturalisé. Le régiment est destiné à opérer contre les tribus rebelles à l’ouest du pays, dans les provinces d’Alger et d’Oran. Il hérite du premier drapeau de l’ancienne Légion obtenu en 1832.
Jusqu’en 1847, c’est la lutte contre les tribus du certain Abd el-Kader ou des marches contre Chérif Bou-Maza et ses partisans. Ensuite, profitant du calme, les hommes du régiment sont employés à construction de postes et aux travaux de route. En 1852, ces occupations pacifiques sont interrompues pour des opérations contre les Beni-Snassen, une tribu insurrectionnelle.
À la fin de la même année, le Second Empire de l’empereur Napoléon III est instauré en France. Napoléon participe à la guerre contre la Russie et en 1854, il engage l’armée française en Crimée. Formant une brigade, les deux régiments de la Légion font partie de l’expédition. Les légionnaires du 1er Régiment seront parmi les vainqueurs de l’Alma et se distinguent au siège de Sébastopol. Le colonel Raphaël Vienot, leur chef de corps, y trouve une mort glorieuse à la tête de son régiment.
À cette même époque, l’Empereur créait en France une seconde Légion étrangère composée exclusivement de Suisses. Son existence éphémère entraînera, lors de la fin de la guerre en Crimée en 1856, une transformation de ces deux Légions en nouveaux régiments. Donc, ayant rentré en Algérie, le 1er Régiment de la Légion étrangère fusionne avec son frère pour former en août 1856 un nouveau 2e Régiment Etranger.
1er Régiment Etranger : 1856-1862
Par un décret du 16 avril 1856, les deux Légions ont été dissoutes pour créer deux nouveaux régiments étrangers. C’est donc en France le 26 juin 1856, que le 1er Régiment Etranger (1er RE) est organisé avec les hommes de l’ancienne Légion Suisse. Le colonel Bonaventure Meyer prend le commandement.
Le nouveau 1er Régiment Etranger, avec un effectif faible de 1 021 hommes, est envoyé en Algérie. Il participera aux opérations contre les rebelles en Kabylie, au nord du pays. Au début de 1859, les légionnaires suisses, pour la plupart, sont déjà démissionnés. Le régiment (toujours appelé « Légion Suisse » par des hommes du 2e RE) ne compte plus que 500 hommes.
Entre-temps, en Europe, une nouvelle guerre se prépare en Italie, entre la France et l’Autriche. En mai 1859, le 1er Etranger entre en Italie et au début de juin, ses 480 hommes se battent bravement à Magenta, avec leurs camarades du 2e RE. En août, le 1er RE rentre en Corse où il restera jusqu’en février 1860, pour y être réorganisé. Le régiment, avec ses 2 600 hommes, est finalement dissous en Algérie deux ans plus tard, en février 1862. Il ne reste que la Légion originelle, le 2e RE, qui prend alors le titre de Régiment Etranger.
Avec ce régiment, un nombre d’hommes de l’ex-1er Etranger vont participer à la campagne du Mexique en 1863-1867. Les légionnaires s’y illustraient par leur héroïsme au cours du combat de Camerone, le 30 avril 1863.
1er Régiment Etranger : 1885-1895
Après la campagne du Mexique, la guerre franco-allemande de 1870-71, la fin de l’Empire et la révolte en Kabylie, le Régiment Etranger redevient Légion étrangère en 1875. Dans les années 1880, les légionnaires font face aux partisans du marabout Sidi Bou Amama, avant que les premières unités de la Légion sont envoyées à l’Extrême-Orient.
Le 1er janvier 1885, grâce à un nouveau dédoublement, deux régiments renaissent. Les 1er, 2me et 5me Bataillons de l’ex-Légion forment alors le 1er Régiment Etranger, sous les ordres du colonel Paul Grisot. Implanté à Sidi Bel Abbès, deux de ses bataillons sont engagés en Indochine, au Tonkin (nord de l’actuel Vietnam), contre la Chine. Ils participent aux sièges de Tuyeng Quang et de Langson. En juin 1885, un traité de paix met fin à la guerre. En 1887 sera créée l’Indochine française. Régulièrement relevés, les légionnaires du 1er Etranger y restent jusqu’en 1930.
Une compagnie de dépôt du régiment, forte de plus de 1,000 hommes, assure en Algérie l’administration, le recrutement et l’instruction des engagés volontaires. La musique, elle aussi, est rattachée au 1er RE, qui obtient son nouveau drapeau en juillet 1885.
Les 3e et 4e Bataillons, formés en Algérie par dédoublement de l’ex-5e, vont se faire remarquer activement dans le désert du Sud-Oranais et pendant l’occupation des oasis sahariennes dans les années 1880, 1890 et 1900. Des premières compagnies montées sont également formées, équipées de mules. Un 5e Bataillon sera constitué en 1891.
Si le régiment continuait à la pacification de l’Algérie, il participa en outre avec ses hommes aux affaires du Dahomey (actuel Bénin) de 1892 à 1894, contre le roi Béhanzin. Le commandant Faurax y fut tué à la tête de ses légionnaires. À la même période, ce fut la campagne du Soudan (actuel Mali), contre des bandes du sultan Samory.
1er Régiment Etranger : 1895-1914
À partir de 1895, le régiment prend part à la conquête de Madagascar, dans les rangs d’un bataillon de marche de la Légion. Plus de deux cents légionnaires seront morts par le climat et la fatigue. Néanmoins, le royaume est aboli avec succès en 1896 et Madagascar devient une colonie française. Ensuit, la pacification de l’île commence pour les hommes des deux régiments étrangers. Une fois de plus bâtisseurs, ils laisseront sur place des originales installations. La pacification continuera jusqu’en 1905, quand les derniers légionnaires stationnés sur l’île reviennent en Algérie.
En 1899, les hommes du régiment sont en Tunisie, occupée par la France depuis 1881, pour faire face aux forces hostiles de Malte.
En 1906, le gouvernement décerne la croix de la Légion d’honneur au 1er Etranger. Trois ans plus tard, la ville de Milan lui confère sa médaille d’or qu’il portera dorénavant à la cravate de son drapeau.
Face aux attaques contre ses ressortissants et aux menaces aux confins algéro-marocains, la France décide d’intervenir au Maroc. C’est donc en 1907 qu’on voit les légionnaires du 1er Régiment Etranger en tête des troupes d’assaut, avec le 6e Bataillon, formé en 1899. Son commandant, le chef de bataillon Provost, deviendra le premier officier de la Légion tué au Maroc.
Une compagnie du 1er RE sera anéantie par une furieuse tempête de neige en février 1908, près de Forthassa au Sud-Oranais, à la frontière marocaine. La même année dans cette région, la 24e Montée du régiment résiste aux nombreux ennemis à Bou Denib.
En 1912, le traité de protectorat de la France sur le Maroc est signé. La pacification du pays commence. La Légion, y compris les unités du 1er Régiment Etranger, joue un rôle important dans la pacification en formant au Maroc un régiment de marche à trois bataillons, soutenu par deux compagnies montées du 1er RE.
1er Régiment Etranger : 1914-1919
Bientôt, l’Europe va s’embraser. Aux 12 000 légionnaires d’avant-guerre, viennent s’ajouter plus de 10 000 étrangers, engagés volontaires pour la durée de la guerre. Avec eux, le 1er Etranger formera en France trois régiments de marche, le 2me en août 1914, le 3me en septembre, et le 4me en novembre. Neuville-St-Vaast en avril 1915 et Souchez-Carency en mai de la même année marquent l’action de l’éphémère 2me RM, tandis que le 4me, le régiment des « Garibaldiens » fait merveille au bois de Bollants du 12 au 14 janvier 1915. Cruellement éprouvés, ces corps seront dissous et, refondus en un seul, donneront naissance au prestigieux RMLE, Régiment de marche de la Légion étrangère. Titulaire de neuf citations et de la fourragère double, son drapeau finira le plus décoré de la France en 1918.
La guerre fait rage aussi aux Dardanelles, en Serbie et en Macédoine. Deux compagnies du régiment y participent au sein du bataillon d’Orient de Légion du Régiment de Marche d’Afrique qui s’oppose successivement aux Turcs et aux Bulgares.
Présent sur tous les fronts de la Grande Guerre, le 1er Etranger maintient également la présence française au Maroc, au Tonkin ou dans le Sud-Oranais, malgré les difficultés sensibles.
1er Régiment Etranger : 1920-1939
Une fois la guerre en Europe est terminée, la Légion est réorganisée. Le 1er Régiment Etranger, considérablement réduit par tous les combats, a été entièrement reformé en 1921. Au Maroc, fin 1920, ses trois anciens bataillons ont constitué une nouvelle unité, le 4e Régiment Etranger. En même temps, lui aussi implanté au Maroc, le RMLE du lieutenant-colonel Rollet devient 3e Etranger. En 1925 à Sidi Bel Abbès, ce célèbre officier prend le commandement du 1er Régiment Etranger d’Infanterie (1er REI, rebaptisé depuis 1922), qu’il commandera jusqu’en 1931, année importante puisqu’elle marque le « Centenaire » de la Légion et de l’inauguration du remarquable Monument aux morts.
Malheureusement, un événement tragique s’est produit en septembre 1932. Des dizaines de légionnaires du 1er REI ont été tués dans le déraillement d’un train près de Turenne, dans le nord-ouest de l’Algérie.
Malgré cette tragédie, les années 1930 deviendront l’âge d’or de la Légion. Le 1er Régiment Etranger est un merveilleux instrument de combat mais aussi une entreprise gigantesque qui incombe l’administration et la formation des cadres et légionnaires de toute la Légion. Avec l’effectif de quelque 10 000 hommes, il laissa sa marque au Maroc, en Algérie, en Tunisie, au Tonkin et, récemment, au Levant.
Par ailleurs, quatre de ses bataillons (1er, 2e, 6e, 7e), ainsi que deux compagnies de sapeurs-pionniers et une section d’artillerie de montagne (équipée de canons de 80 mm) se distinguent au cours des opérations au Maroc, principalement dans le nord du pays, lors de la guerre du Rif en 1925-1926. La Compagnie automobile – l’une des anciennes compagnies montées, nouvellement motorisée – participe aux durs combats du Djebel Sagho en 1933 et à la campagne de l’Anti-Atlas en 1934. Cette dernière achèvera avec succès la pacification du Maroc.
La même année, la Compagnie de sapeurs-pionniers (CSP) et la Compagnie montée d’Algérie (CMA) du 1er REI rejoignent l’Est de l’Algérie pour aider à réprimer des troubles qui ont affecté le département de Constantine entre juillet et août. Le 3e Bataillon les renforcera en 1935.
Entre-temps, au Tonkin en 1930, quatre bataillons du 1er Etranger vont constituer un nouveau régiment, le 5e REI. Trois autres bataillons formeront en Syrie et au Liban, en 1939, le 6e REI. Cette année en juillet, les légionnaires du 1er REI défilent à Paris, pour la première fois avec les képis blancs.
À cette époque, au début de septembre 1939, à la veille d’un conflit imminent, le régiment compte sept bataillons (consistant d’une section de commandement, trois compagnies de combat et d’une compagnie d’appui), un bataillon d’instruction, un bataillon de passage et un dépôt en France pour recevoir les engagés volontaires pour la durée de la guerre. Le 5e Bataillon (formé en 1936) devait être organisé en bataillon porté, c’est-à-dire en unité motorisée.
En plus, on trouve en Afrique du Nord des petites unités spéciales autonomes, rattachées elles aussi au 1er REI. En Algérie, il y a une compagnie de sapeurs-pionniers créée en 1922, une compagnie automobile, une compagnie portée (l’ancienne compagnie montée du 1er RE d’avant-guerre, surnommée Cie Montée d’Algérie, motorisée dans les années 1930), une compagnie de discipline implantée au Sud-Oranais et une batterie saharienne portée formée en 1938 (oui, déjà en 1938 et non en 1939 comme nous disent les ouvrages historiques). En Tunisie, on trouve deux unités un peu mystérieuses et mal connues du 1er Etranger : la 19e Compagnie autonome et la 66e Compagnie Sud.
Fin 1939, les cinq années de la paix pour la Légion, marquées par l’instruction, des travaux pacifiques, des manœuvres, des tournées de police ou par la modernisation des unités, sont finies. Une fois de plus, l’Europe s’embrase.
1er Régiment Etranger : 1939-1943
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Légion est forte de 23 000 hommes. Dès septembre 1939, elle intègre de nouveau quelque 20 000 étrangers, engagés volontaires pour la durée de la guerre pour défendre leur patrie d’adoption. Pour opérer sur le front de France, les régiments de marche et une demi-brigade aux numéros 11, 12, 13, 21, 22, 23 sont formés, avec la participation des officiers, sous-officiers et légionnaires du 1er REI. Les rescapés regroupés au cours de l’été 1940 dans la région d’Aubagne (curieuse prédestination), suite à l’armistice, regagnent l’Algérie où le 1er Etranger poursuit sa tâche et prépare la reprise des combats.
Fin 1940, la Compagnie Automobile est reformée en compagnie saharienne.
En 1941, une demi-brigade du 1er Etranger est créée avec deux bataillons du régiment pour aller au Sénégal où elle deviendra la 4e DBLE. Quelques mois plus tard, le 1er REI est renforcé par deux bataillons du 6e REI rescapé du Levant. Puis, en avril 1942, c’est la séparation totale du Dépôt Commun des Régiments Etrangers (DCRE), en charge de l’administration du personnel et de sa formation militaire et morale depuis 1933.
Au début de 1943, lorsque l’armée d’Afrique reprend le combat contre l’Allemagne, un bataillon et une compagnie portée du 1er Etranger sont engagés en Tunisie où les légionnaires tiennent en échec un adversaire puissamment armé. L’arrivée en avril des deux bataillons de la 4e DBLE du Sénégal sur le front de Tunisie consacre la formation du 1er REI de Marche (1er REIM) avant de s’intégrer au nouveau RMLE qui, de 1943 à 1945, maintiendra haut et ferme la réputation de son glorieux aîné. Donc, par défaut d’effectif, le 1er REI est dissous fin juin 1943.
1er Régiment Etranger : 1946-1962
Recréé en mai 1946 avec un bataillon formant corps implanté en Tunisie, le 1er Régiment Etranger d’Infanterie change le nom et devient, le 1er avril 1949, un nouveau 6e REI. Mais le même jour à Sidi Bel Abbès, le DCRE cesse d’exister et ses unités formeront le nouveau 1er REI.
Le « réservoir » des hommes et l’école qui forme leurs cadres et leurs spécialistes, le 1er Etranger constitue une formidable « machine à soldats » pour les campagnes d’Extrême-Orient où même un bataillon de marche du régiment va opérer en 1950. Une compagnie du génie du 1er REI Quatre compagnies de passage accueillent aussi bien les jeunes engagés que les officiers destinés à l’encadrement des unités servant en Indochine. Entre-temps, trois centres d’instruction dispensent une formation accélérée, adaptée aux besoins extraordinaires du combat indochinois.
Pour renforcer les légionnaires pendant une nouvelle campagne à Madagascar, une unité mal connue de Génie-Légion est créée fin 1949 au sein du 1er REI. Elle reste sur la Grande Île jusqu’à la fin de 1951, pour y construire des routes et des ponts.
La campagne d’Extrême-Orient achevée, les unités de Légion regagneront l’Afrique du Nord où le 1er Etranger continue son œuvre. Déjà en 1954, les insurrections du Maroc, de Tunisie et de l’Algérie l’avaient contraint à mettre sur pied des bataillons de marche du régiment et lui rendait à nouveau une vocation opérationnelle. Parmi eux, un nouveau 6e Bataillon composé de trois compagnies portées du futur GPLEA (Groupement Porté d’Algérie).
En 1955, il redevient 1er Régiment Etranger et continue sa double mission d’administrateur et d’instructeur. Il forme des jeunes engagés aussi bien que des parachutistes et des cavaliers. Sidi Bel Abbès, Saïda, Mascara et Bedeau dépendent de sa vigilance.
Pendant la guerre de l’Algérie en 1954-1962, le régiment participe aux opérations à la défense du pays qu’il a contribué à construire. Ces opérations coûtent aux rebelles 613 morts et 548 prisonniers alors que 63 gradés et légionnaires du 1er RE tombent au combat et 136 sont blessés pendant ces neuf années tragiques. Mais malgré tous ces efforts, la situation politique se détériore et l’Algérie est perdue. Alors, la « Maison-mère » de la Légion doit quitter en octobre 1962 sa ville et son pays natal pour gagner la Métropole.
1er Régiment Etranger : 1962-1984
Le 29 septembre 1962, les dépouilles mortelles du général Rollet, du prince Aage de Danemark et du légionnaire Zimmermann (le dernier légionnaire du 1er RE tué en Algérie) furent transférées en Provence où elles reposent désormais.
Entre temps, les légionnaires avaient pris possession d’un camp abandonné à Aubagne, dans la région marseillaise, pour y construire une nouvelle Maison-mère digne de la Légion tandis que les compagnies d’instruction s’installaient en Corse.
Démonté en septembre 1962, le Monument aux morts rebâti à Aubagne se dressait fièrement sur la nouvelle place d’armes du quartier Vienot le 30 avril 1963.
Gardien des traditions et des gloires, le 1er Etranger mit un point d’honneur à accorder la préférence à la sauvegarde des reliques et bâtir une Musée.
Comme il fut toujours d’usage à toutes les époques, le régiment sut encore répondre présent dès qu’il s’agit de fournir une unité opérationnelle, après la dissolution de sa Compagnie d’Intervention mal connue, en août 1963. Ainsi, au début de 1968, il forme la dernière unité de la Légion étrangère implantée en Algérie, la Compagnie de Marche de Bou Sfer et puis, en 1969, la Compagnie Motorisée qui participera aux opérations du Tchad, jusqu’en 1970, aux côtés des légionnaires du 2e REP. Enfin, en 1971, le régiment créé en Corse le Groupement opérationnel de la Légion étrangère (GOLE).
Le 1er RE n’en demeure pas moins chargé de missions de travaux. Il a donc formé en 1968 une compagnie de pionniers pour participer à la réalisation du plus grand champ de tir d’Europe occidentale, le camp de Canjuers. Cette compagnie sera absorbée en 1971 par le 61ème Bataillon Mixte de Génie Légion (61e BMGL).
Dix ans après son arrivée en France, le 1er RE se dédouble et confie au 2e Etranger fraîchement reconstitué la mission de former les cadres et légionnaires et de maintenir le rôle d’une unité d’intervention disponible pour servir n’importe où, n’importe quand.
1er Régiment Etranger : 1984-2021
En 1984, une réforme touche l’Armée française. Alors, pour appuyer la Légion en Métropole, les hommes du 1er RE de la compagnie renforcée de travaux routiers (CRTRLE) forment le noyau du 6e régiment étranger du génie (6e REG). La même année à Aubagne, dans le quartier du 1er Etranger, l’organisation de la structure de la Légion est formalisée avec la création du Commandement de la Légion étrangère, COMLE.
Dès lors, le régiment assure le fonctionnement des services communs de la Légion. Il gère l’ensemble du personnel de la Légion et met à la disposition du COMLE ses moyens. Le 1er RE administre la conservation des traditions et du patrimoine historique de la Légion. Il arme également les différent cellules chargées de l’affectation, le rengagement, la régularisation, la naturalisation ou la reconversion de tout le personnel servant à titre étranger. En même temps, le régiment s’occupe des anciens en leur permettant de vivre avec dignité, à l’Institution des invalides de la Légion (IILE) à Puyloubier.
Le 1er Régiment Etranger représente la Légion étrangère, par sa Musique, ses Pionniers ou par son journal Képi blanc. Le Musée de la Légion et un Centre de documentation (archives historiques) lui sont aussi rattachés.
Chaque légionnaire débute au 1er Etranger sa carrière, y repasse à sa sortie de l’instruction et y reviendra à chaque fois qu’il changera d’affectation, ainsi qu’à la fin de son service actif, pour les formalités de départ.
Le régiment a aussi été chargé de recruter (jusqu’en 2007), sélectionner et incorporer les engagés volontaires (jusqu’en janvier 2020) avant de les envoyer vers l’instruction de base à Castelnaudary. Ces tâches sont maintenant remplies par le Groupement de recrutement (GRLE).
Pour soutenir des opérations extérieures, les spécialistes du 1er RE renforcent souvent les autres unités de la Légion. En 1983, les légionnaires du régiment participaient aux missions de la force multinationale de sécurité au Liban. En 1990-1991, 150 hommes du régiment furent déployés à l’opération Daguet au Moyen-Orient. Les légionnaires du 1er Etranger participent également aux missions opérationnelles en France, à la Sentinelle en particulier.
Décoré de la fourragère de la Croix de guerre des TOE en avril 2019, la longue et prestigieuse histoire du 1er Régiment Etranger, Maison-mère de la Légion et sa plus ancienne unité, continue aujourd’hui.
1er Régiment Etranger en images: 1841-2021
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Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Légion Etrangère revues
Bulletins annuels de la Légion Etrangère (les années 1950, 1960)
P. Cart-Tanneur + Tibor Szecsko: La Vieille Garde (Editions B.I.P., 1987)
Pierre Soulié: Paul-Frédéric Rollet : Père de la Légion étrangère (Editions Italiques, 2007)
J. Brunon, G.-R. Manue, P. Carles: Le Livre d’Or de la Légion Etrangère (Charles-Lavauzelle, 1976)
Alain Gandy: La Légion en Algérie (Presses de la Cité, 1992)
Jean Hallo: Monsieur Légionnaire (Lavauzelle, 1994)
Tibor Szecsko: La Légion étrangère en Indochine 1914-1941 (Edi-cats, 1989)
de Collectif: Historique des unités de la Légion étrangère pendant la guerre 1914-1918 (Maroc et Orient) (D. Heintz & Fils, 1922)
Pierre Dufour: Génie-Légion (Lavauzelle, 2000)
Memorial Gen Web (Fr)
Fanion Vert et Rouge (Fr)
Wikipedia.org
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L’article original : History of the 1st Foreign Regiment
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Sur le même sujet:
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Dépôt Commun des Régiments Etrangers
11e Régiment Étranger d’Infanterie
12e Régiment Étranger d’Infanterie
Groupement porté de Légion étrangère en Algérie
…ou voyez…
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La page a été mise à jour le : 28 avril 2021