En 1962, après la fin de la guerre d’Algérie et dans la perspective de l’inévitable départ des troupes françaises d’Afrique du Nord vers l’Europe, il est décidé de créer à Canjuers un grand camp d’entraînement militaire, destiné principalement à la cavalerie blindée. Désert de pierres, avec une rare végétation, le futur polygone de tir de Canjuers est une vaste zone de manoeuvre de 35 000 hectares et de 35 kilomètres de long où les hommes de la CPLE vont réaliser le plus grand camp militaire de France et même d’Europe Occidentale.
En mars, la Compagnie Légion accueille à Canjuers la 2e Compagnie du 5e Régiment du Génie pour y travailler ensemble.
Le travail débute dans des conditions difficiles (le froid, les pluies, la boue, l’isolement…). En priorité, les légionnaires doivent installer un camp en dur à la place du bivouac sous les tentes. Une quinzaine de baraques Fillod apparaissent. En même temps, les chantiers progressent. Jusqu’en septembre, le bilan des pionniers de la CPLE au camp de Canjuers est le suivant :
- 43 000 m2 de terrain déboisé et débroussaillé
- 70 000 m3 de terrassement
- 1 200 m3 de béton coulé
- 2 100 m3 d’apport en gravier (extraction et transport)
Pour réaliser ces tâches, les camions-bennes GMC de la compagnie sont parcouru environ 20 000 km. En plus de tout cela, il faut creuser de kilomètres de tranchées du réseau d’égouts, et poser des quantités de buses, de drains et de ponceaux.
Renforts en personnels et matériels se succèdent ; la Compagnie de Pionniers de la Légion grandit. Commandée par le capitaine Dousseau, elle comptera 196 hommes dont 6 officiers, 31 sous-officiers et 159 gradés et légionnaires. Ils seront répartis en une section de commandement, une section ateliers engins et autos, une section pétardement, une section d’ouvrages d’art et maçonnerie et deux sections de terrassement. La compagnie est équipée d’une centaine d’engins et véhicules divers.
Le 29 avril 1968, la veille de la fête de Camerone, la CPLE reçoit son fanion des mains du colonel Chenel, alors chef de corps du 1er RE.
Deux années plus tard, le 29 avril 1970, l’insigne nouvellement créé est remis aux légionnaires. En fait, il reprend la forme originale de l’insigne de la Compagnie de Sapeurs-Pionniers (CSP) du 1er Etranger qui existait en Afrique pendant les années 1920 et 1930.
Jusqu’à la fin de 1970, la CPLE a contribué à la réalisation du camp bâti (soit 55 bâtiments), d’une alimentation en eau par réservoirs de 1 200 m3, d’une alimentation électrique avec une puissance installée de 2 500 kVA, d’une station d’épuration, du complexe de tirs d’Auveine pour les armes légères et du champ de tir de Clos Magnan pour les mortiers.
Début janvier 1971, la compagnie perdra sa désignation et son appartenance au 1er Etranger et sera incorporée au 61me Bataillon mixte de Génie Légion (61e BMGL) nouvellement créé.









———
Les motifs originaux inspirés par la Légion.
Découvrez-les dans notre boutique.
———
Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Spécial de Képi blanc de Camerone, 1969
Pierre Dufour: Génie-Légion (Lavauzelle, 2000)
Wikipedia.org
—
L’article original : Foreign Legion Pioneer Company 1968-1970
—
Tous nos articles en français sur la Légion:
Liste des articles en français sur la Légion étrangère
—
La page a été mise à jour le : 4 novembre 2022