61ème Bataillon Mixte de Génie Légion

Le 61ème Bataillon Mixte de Génie Légion (61e BMGL) est une unité mixte de l’armée française composée de sapeurs et légionnaires. Il s’agit de la première et dernière unité de ce genre servant en France. Le bataillon est créé au début de 1971, à Canjuers, pour y réaliser le plus grand camp militaire d’Europe occidentale. Travaillant ensuite à Larzac, à La Courtine, à Caylus ou aux Garrigues, le 61e BMGL est dissous en 1982.

 
61e BMGL - 61ème Bataillon Mixte de Génie Légion - Légion Etrangère - 61eme BMGL - Historiqe

 

Création du 61e BMGL

En 1962, après la fin de la guerre d’Algérie et dans la perspective de l’inévitable départ des troupes françaises de l’Afrique du Nord vers l’Europe, la décision est prise de créer en France un nouveau grand terrain d’entraînement militaire destiné principalement à la cavalerie blindée. Pour mener à bien cette tâche importante, les pionniers de la Légion étrangère sont choisis et, au début de 1968, envoyés à Canjuers, dans le Var, au nord de la ville de Draguignan. Ils seront renforcés plus tard par des sapeurs de l’armée régulière pour y travailler conjointement, jusqu’à la fin de 1970. Par la suite, ces éléments fusionneront en une nouvelle unité mixte.

Ainsi, le 61ème Bataillon Mixte de Génie Légion (61e BMGL) est créé au camp de Canjuers, le 1er janvier 1971. C’est la première unité de type Génie-Légion installée en France, et la deuxième unité de ce type existant à l’époque, après le 5ème Régiment Mixte servant au Pacifique.

Les traditions du 61e BMGL sont celles du 61ème Bataillon du Génie (1939-1940) et du 61ème Bataillon du Génie-Légion de la campagne d’Indochine (1949-1955). Sous son fanion orné de la croix de guerre de 1939-45 et de la croix de guerre des TOE, avec une citation à l’ordre de l’armée, il regroupe les éléments qui ont travaillé à Canjuers depuis trois ans.

Rattaché à la 7ème région militaire, le 61e BMGL est composé d’une compagnie de commandement et des services (CCS), d’une compagnie de travaux génie (CTG), et d’une compagnie de travaux Légion (CTL). Cette dernière est, en fait, l’ancienne Compagnie de Pionniers de la Légion Etrangère (CPLE), stationnée à Canjuers depuis février 1968.

Au début, l’effectif du bataillon est de 511 hommes, dont 24 officiers, 91 sous-officiers, et 396 hommes de troupe (sapeurs, appelés, et légionnaires).

Le lieutenant-colonel Debent, ancien lieutenant au 2e BEP (bataillon étranger de parachutistes) en Indochine, en prend le commandement.

Quant à la Compagnie de Travaux Légion (CTL), elle compte 151 hommes dont 6 officiers, 23 sous-officiers et 122 gradés et légionnaires. Ils sont répartis en une section de commandement et trois sections de travaux. La compagnie est toujours commandée par le capitaine Doussau, depuis sa formation en 1968.

 
61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - France - Paris - Draguignan - carte - position

61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Camp Canjuers - Draguignan - carte - emplacement

61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Camp Canjuers - Lieutenant Colonel Debent - 1972
Le lieutenant-colonel Debent, le tout premier commandant du 61e BMGL. Pendant la guerre d’Indochine, il sert comme lieutenant au 2e BEP.
61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Camp Canjuers - Capitaine Doussau - 1971
Le capitaine Doussau, commandant la compagnie Légion du 61e BMGL. En février 1968, lui et son petit détachement de la future CPLE sont les tout premiers éléments à arriver à Canjuers.

 
 

Canjuers 1971-1974

La mission du 61e BMGL est de continuer à bâtir le plus grand camp d’entraînement militaire de France et même d’Europe Occidentale, le futur polygone de tir de Canjuers. C’est une vaste zone de manœuvre de 35 000 hectares et de 35 kilomètres de long.

Pour cette mission, le bataillon dispose d’un grand parc d’engins et de véhicules. On trouve notamment parmi les engins des bulldozers, des niveleuses, des tracteurs agricoles, des bétonnières, des chariots de forage, des concasseurs, ou des grues. Les véhicules comprennent des véhicules de liaison, des véhicules d’allégement, des camions-bennes, des véhicules de dépannage, des sanitaires, ou des citernes.

Le 61e BMGL doit achever la viabilisation générale de la zone du camp bâti afin de permettre aux entreprises civiles de procéder aux travaux de construction des casernements modernes. Il réalisera ensuite l’infrastructure de toute la zone de manœuvre du camp : champs de tir d’Auveine, de Lagne, des Amandiers et de Chaudoin, le réseau de pistes à chars, les routes des Condamines, les pistes d’accès aux cibles mobiles, les routes périphériques Sud et Ouest.

De plus, il faut construire une piste VTC (pour les véhicules transportant la charge nucléaire), et achever les rocades et l’élargissement de la route départementale 955 donnant accès au camp.

Pour les besoins de tous ces chantiers, surtout pour les routes et les pistes, légionnaires et sapeurs extraient des centaines de milliers de tonnes de pierres et de gravier dans les carrières de Petorgues et Comboutaire.

En avril 1971, l’insigne du bataillon est distribué. Quant aux hommes de la Compagnie Légion, ils gardent aussi leur ancien insigne, celui de la CPLE. Il est porté conjointement avec l’insigne du bataillon. Cette pratique sera également adoptée par les commandants du 61e BMGL, ce qui est tout à fait inhabituel.

Le fanion du bataillon arrive peu après, en mai.

En août 1971, le capitaine Doussau quitte la CTL, après trois ans et demi à sa tête. Le capitaine Cattaneo, simple légionnaire en 1946, en prend le commandement.

En octobre 1972, le 61e BMGL change son chef. Le commandant Bouchier succède au lieutenant-colonel Debent.

En mai 1973, le capitaine Cattaneo prend sa retraite bien méritée, après 27 années passées dans la Légion. Il est remplacé par le capitaine Gansmann, qui devient le nouveau commandant de la CTL.

A partir du deuxième semestre de 1973, de nouveaux chantiers sont au programme du bataillon. Parmi eux, les travaux routiers au profit de la commune de Montferrat, située au sud du camp.

Le 11 octobre 1974, le commandant Brunet remplace le lieutenant-colonel Bouchier à la tête du bataillon. Pendant la cérémonie, une route de 30 km construite autour du camp est inaugurée.

A cette époque-là, les nouvelles casernes du camp sont déjà bâties (il y a aussi une piscine, un bureau de poste, un cinéma ou un restaurant à Canjuers). Cela permet aux unités de l’armée d’y venir pour effectuer des premiers exercices militaires.

 

61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Canjuers - Insigne - pucelle - 1971
L’insigne du 61e BMGL, créé et diffusé en 1971. La grenade et les couleurs vert et rouge symbolisent la Légion ; la couleur noire et le pot de tête et la cuirasse représentent le Génie. A titre d’information, le dessin de l’insigne semble être une combinaison des insignes des deux régiments de parachutistes de la Légion étrangère, le 1er REP et le 2e REP.

CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - insigne - pucelle - 1970
L’insigne de la Compagnie de Travaux Légion du 61e BMGL. En fait, l’unité a conservé son propre insigne original, créé en 1970, pour la CPLE de l’époque. Le dessin s’inspire de l’insigne de la Cie de Sapeurs-Pionniers (CSP) du 1er RE servant en Afrique du Nord dans les années 1930.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Chariot de forage - 1973
Légionnaires de la CTL avec leur chariot de forage au camp de Canjuers, 1973.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Capitaine Cattaneo - Capitaine Gansmann - 1973
En août 1971, le capitaine Cattaneo (à gauche, avec une fourragère personnelle) devient le nouveau commandant de la compagnie de la Légion. En mai 1973, il prend une retraite bien méritée après 27 ans passés dans la Légion ; Cattaneo s’était engagé comme jeune légionnaire en 1946. Grand officier de la Légion d’honneur, ancien d’Indochine et d’Algérie, quinze fois cité, il est remplacé par le capitaine Gansmann (à droite).
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Bulldozer - 1973
Un bulldozer (Caterpillar D9) de la CTL au travail à Canjuers, 1973.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - ferme - 1973
Une ferme occupée par une section de la CTL à Canjuers. Notez l’insigne de la compagnie sur le mur.
61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Canjuers - 1973
En 1974, une nouvelle grande cité militaire avait déjà été construite au camp de Canjuers par des sociétés privées. Les troupes françaises pouvaient commencer à arriver pour leurs exercices de tir réel.
61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Canjuers - 1974
La nouvelle base militaire de Canjuers offrait, outre le logement et le réfectoire, une piscine, un bureau de poste, un cinéma ou un restaurant.
61e BMGL - 61 BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Canjuers - Lieutenant colonel Bouchier - Chef de bataillon Brunet - 1974
Le lieutenant-colonel Bouchier (à gauche), commandant le bataillon depuis 1972, est remplacé par le chef de bataillon Brunet le 11 octobre 1974. En fait, les commandants du 61e BMGL sont fournis par le Génie, tandis que leur commandant en second vient de la Légion.

 
 

Canjuers 1975-1978

Les années 1975 et 1976 voient d’autres projets à réaliser, notamment la construction d’une zone de poser d’hélicoptères, d’un parcours du combattant, ou d’une piste pour des missiles antichar MILAN et des observatoires d’artillerie. Les deux compagnies de travaux créent aussi plusieurs pistes d’intervention et zones de coupe-feu pour des mesures de prévention contre les incendies.

Depuis janvier 1975, une section de lutte contre l’incendie exclusivement composée de légionnaires surveille en permanence tout le camp.

A la tête de la Compagnie Légion, le capitaine Gansmann est remplacé, en mai 1975, par le capitaine Stemberger. Un ancien légionnaire engagé en 1949, ce dernier quitte la compagnie et la Légion en octobre 1976. Le capitaine Pierquin lui succède.

Le même mois, en octobre 1976, le lieutenant-colonel Bissonnier prend le commandement du 61e BMGL.

En 1977, les légionnaires de la CTL achèvent d’autres constructions, y compris le gué submersible de Guent (section du lieutenant Phong), le parcours de tir de Lagnes pour les chars composé de 13 km de pistes et d’une tranchée de 720 m (section du lieutenant Mey) et le champ de tir des Amandiers (section du lieutenant Truc). La 2ème section (lieutenant Bustos), avec son concasseur et ses gros camions Berliet T30, extrait, concasse et délivre des milliers de tonnes de gravier pour ces chantiers.

Néanmoins, l’année 1978 marque la fin de la mission du 61e BMGL à Canjuers. En sept ans de travail acharné, un bilan impressionnant a été obtenu :

  • 600 000 m3 de terrassement
  • 800 000 m3 de matériaux transportés
  • 400 000 m3 de matériaux concassés
  • 110 kilomètres de routes
  • 400 kilomètres de pistes
  • 50 gués ou radiers bétonnés pour chars
  • 4 aires de bivouac et une zone de poser d’hélicoptères

 
En août 1978, le bataillon commence à quitter le camp de Canjuers où il sera remplacé par la Compagnie Renforcée de Travaux Routiers de la Légion (CRTRLE), créée le même mois.

Simultanément, le 25 août, le capitaine Llorens prend le commandement de la CTL.

 

61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Capitaine Stemberger - Capitaine Pierquin - 1976
Le capitaine Stemberger (à gauche, avec le fanion de l’unité). Simple légionnaire en 1949, il prend la tête de la compagnie Légion du 61e BMGL en 1975 et fait valoir ses droits à la retraite en octobre 1976. Le capitaine Pierquin (à droite), un officier issu des unités aéroportées, lui succède.

61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Section Pompiers - 1976
Un groupe de la section de lutte contre l’incendie à Canjuers, 1976. Composée exclusivement de légionnaires, la section était constituée de cinq groupes surveillant l’ensemble du camp.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - Sainte Barbe - 1976
Sainte-Barbe. La patronne de tous les sapeurs français est célébrée chaque année, au début du mois de décembre. Ici, la Musique de la Légion étrangère et les légionnaires de la CTL à Canjuers, début décembre 1976.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - champ de tir des Amandiers - 1976
Le champ de tir des Amandiers pour véhicules blindés, construit à Canjuers par la compagnie Légion.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Canjuers - depart - 1978
Quelques-uns des sous-officiers de la compagnie de la Légion lors de la cérémonie de départ du 26 juillet 1978, marquant la fin de la mission du 61e BMGL à Canjuers. A droite, l’adjudant-chef Kiessling, servant comme adjudant de compagnie.

 
 

Larzac 1978-1981

En septembre 1978, le 61e BMGL s’installe au camp du Larzac (aussi connu comme le camp de La Cavalerie), près de Millau, dans l’Aveyron. C’est une autre zone militaire destinée à la rénovation et à la modernisation.

Jusqu’en décembre, les aménagements nécessaires pour l’installation du bataillon dans le camp sont effectués.

Le 17 octobre, le lieutenant-colonel Bastian devient un nouveau commandant du 61e BMGL.

En 1979 et 1980, le travail bat son plein au Larzac. La tâche la plus importante est l’aménagement de l’aire ALAT (l’aviation légère), immense chantier de 16 hectares pour un régiment d’hélicoptères de combat, soit 60 aéronefs. Entre-temps, il est également nécessaire de construire le réseau routier du camp ou un parc à chars et véhicules.

Le 25 août 1980, le capitaine Bustos succède au capitaine Llorens à la tête de la Compagnie Légion.

Un mois plus tard, les légionnaires du 2e REP présentent le nouveau fusil FAMAS au personnel de la CTL, qui est encore équipée avec le MAS 49/56.

En octobre, le commandement du 61e BMGL est confié au lieutenant-colonel Bironneau. C’est un ancien du bataillon, où il a servi comme capitaine au tout début, en 1971.

En 1981, les légionnaires de la CTL continuent à réaliser l’aire ALAT. Leurs autres chantiers sont des cinq aires de bivouac (avec une capacité d’un régiment par bivouac), et l’aménagement de l’emplacement de la future gare militaire de L’Hospitalet.

Cependant, pour des raisons politiques, les travaux sur le Larzac doivent être interrompus prématurément. Au lieu de cela, les unités du bataillon sont détachées dans d’autres endroits.

 
61e BMGL - 61me BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Larzac - France - carte - lieu

61e BMGL - 61eme BMGL - Légion étrangère - Bataillon Mixte - Camp de Larzac - Lieutenant Colonel Bissonnier - Lieutenant Colonel Bastion - 1978
Au camp Larzac en octobre 1978, après deux ans de commandement du 61e BMGL, le lieutenant-colonel Bissonnier (à gauche) est remplacé par le lieutenant-colonel Bastion. Notez le 61 sur son écusson de col au lieu de la grenade, porté par les officiers de la Légion.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Millau - 1978
Un détachement de la CTL à Millau, une ville située à proximité du camp du Larzac, le 11 novembre 1978.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - Sainte Barbe - 1979
La compagnie Légion défilant lors de la fête Sainte-Barbe au Larzac, 1979. Depuis 2016, cet ancien camp militaire est occupé par la 13e DBLE.
61e BMGL - 61 BMGL - Bataillon Mixte - Légion Etrangère - Lieutenant colonel Anzanel - 1980
Le LCL Anzanel, commandant en second du 61e BMGL, de 1977 à 1979. Légionnaire en 1947, il a pris sa retraite en 1980, après 33 ans passés dans la Légion.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - ALAT aire - 1980
L’immense chantier de l’aire ALAT pour un régiment d’hélicoptères, construit au camp Larzac par la compagnie Légion du 61e BMGL.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - Capitaine Llorens - Capitaine Bustos - 1980
Fin août 1978, le capitaine Llorens (à gauche) prend le commandement de la CTL et doit la transférer de Canjuers au Larzac. Deux ans plus tard, le capitaine Bustos lui succède. Ce dernier avait déjà servi à la compagnie comme lieutenant.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - carte - 1980
Le camp du Larzac, fin 1980. Légionnaires de la CTL reçoivent la visite du général Lardry, alors père de la Légion étrangère.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - carte - 1980
Une rare carte de vœux de la Compagnie de Travaux Légion datant de 1980.

 
 

La Courtine et des Garrigues 1981-1982

Au début de juillet 1981, le bataillon se disperse et ses unités deviennent partiellement autonomes. Ainsi, la Compagnie de Travaux Légion est implantée au camp de La Courtine, dans la Creuse, tandis que la Compagnie de Travaux Génie s’installe d’abord au camp de Caylus, puis à celui de Souge, près de Bordeaux. En quelques mois, le 61e BMGL réussira à démarrer onze nouveaux chantiers répartis sur un front de cinq cents kilomètres, des rives de l’Atlantique à celles de la Méditerranée. Seule la CCS reste en base arrière au Larzac.

Au camp de La Courtine, les légionnaires doivent construire en particulier une cible mobile pour le tir de missiles antichars MILAN. Avec ses bulldozers D9, D6, chargeurs, camions T30 et compacteurs, ils ont retourné 40 000 m3 de matériaux extraits d’un sol jonché d’obus, de boulets, de cartouches et d’autres projectiles du même genre. Ils se sont accumulés là au cours des dernières décennies lors d’exercices militaires. Ces déchets nécessitent une attention particulière et la présence d’une équipe de destruction.

Néanmoins, en octobre, la compagnie doit encore déménager, cette fois au camp des Garrigues, près de Nîmes. Ici, de la mi-novembre 1981 à la fin mars 1982, la CTL a réalisé d’importants travaux de valorisation d’infrastructure du camp, notamment la construction d’un champ de tir nécessitant des terrassements de 15 000 m3, la création d’une piste pour engins blindés de 7 kilomètres, l’amélioration d’un coupe-feu de 4 kilomètres et le débroussaillement de plus de vingt hectares de garrigues.

De retour au camp de La Courtine, en avril 1982, les légionnaires continuent d’accomplir des tâches à réaliser : la cible mobile pour tirs MILAN à tête active, un village de combat, une route périphérique d’une longueur de 35 kilomètres au nord du camp, et diverses tranchées.

A cette époque, toutefois, la fin de l’existence du bataillon approche lentement. Le 12 juillet, au Larzac, la dernière cérémonie commune a lieu : la cérémonie de départ du bataillon du camp. L’unité s’est scindée en deux parties séparées de façon définitive. La CCS et la CTG s’installent au camp de Coëtquidan avant de rejoindre le camp de Mourmelon dans la Marne, pour y former le 72ème Régiment du Génie, le 1er novembre. Quant aux légionnaires de la CTL, commandés par le capitaine Kampmeyer depuis fin juin, ils restent au camp de La Courtine, jusqu’à fin octobre.

Puis, le 2 novembre 1982, au cours d’une prise d’armes qui s’est déroulée au quartier Viénot, à Aubagne, la Compagnie de Travaux Légion a été officiellement dissoute. Le fanion de cette unité a été solennellement déposé au Musée de la Légion. L’histoire du bataillon qui a construit le plus grand camp militaire d’Europe occidentale s’achève définitivement.

Aujourd’hui, les infrastructures des camps de Canjuers, du Larzac, des Garrigues et de La Courtine conservent encore les traces concrètes de la remarquable efficacité des hommes de la Légion étrangère, qui ont réaffirmé que les légionnaires sont à la fois des combattants d’élite et des bâtisseurs compétents. Tout comme leurs prédécesseurs de l’Empire romain, ou comme leurs anciens des campagnes d’Afrique du Nord et d’Indochine.

 
61e BMGL - 61eme BMGL - Légion Etrangère - Camp de La Courtine - Camp de Caylus - Camp de Souge - Camp des Garrigues - France - situation

61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp de Larzac - exercice de tir - 1981
Légionnaires de la CTL lors d’un exercice militaire au Larzac, en juin 1981. Toujours équipés de l’ancien fusil MAS 49/56, ils l’utiliseront jusqu’en 1982.
61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - La Courtine - Renault T 30 - 1980
La CTL au camp de La Courtine, avec son camion Renault T 30 et son chargeur.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp Garrigues - travaux - 1981
Légionnaires de la Compagnie de Travaux Légion au camp des Garrigues, fin 1981. Situé à proximité de Nîmes, ce camp est actuellement géré par le 2e REI.
61 BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Camp La Courtine - Camerone - 1982
La fête de Camerone au camp de La Courtine, le 30 avril 1982.
61 BMGL - 61e BMGL - Légion Etrangère - General Lardry - Colonel Bironneau - BMGL fanion - 1982
Le général Lardry et le colonel Bironneau, dernier commandant du 61e BMGL. Il est venu à Aubagne le 9 juillet 1982, avant le départ du bataillon du camp du Larzac. Il devait, à cette occasion, remettre solennellement le fanion du 61e BMGL qui sera exposé au Musée.
61 BMGL - 61e BMGL - Légion Etrangère - General Lardry - Colonel Bironneau - Camp Larzac - 1982
La cérémonie de départ du 61e BMGL du Larzac, sa base arrière, le 12 juillet 1982. Les hommes sont passés en revue par des officiers de haut rang, dont le général Lardry (à gauche) et le colonel Bironneau (deuxième à partir de la gauche). Le bataillon mixte sera officiellement scindé en deux parties autonomes.
61 BMGL - 61e BMGL - CTL - Compagnie de Travaux Légion - Légion Etrangère - Capitaine Kampmeyer - Aubagne - prise d'armes - 1982
A droite, le fanion de la Compagnie de Travaux Légion du 61e BMGL – sous les ordres du capitaine Kampmeyer (à gauche) depuis le 28 juin – lors de la dissolution de l’unité à Aubagne le 2 novembre 1982. L’épopée du bataillon mixte s’achève.

 
 

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Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Pierre Dufour: Génie-Légion (Lavauzelle, 2000)
Wikipedia.org

 
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L’article original : 61st Engineer Legion Mixed Battalion

 

 

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La page a été mise à jour le : 4 novembre 2022

 

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