À la mi-février, le capitaine Laboure quitte la compagnie. Le capitaine Roger Magnas lui remplacera. Il obtient en mars le fanion de la compagnie des mains du lieutenant-colonel Arnault, commandant le DCLE.
Également en mars, la compagnie reçoit la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs (T.O.E.) de l’ancien VI/1er REI qui a reçu cette décoration pour ses faits d’armes au Maroc en 1925-26, pendant la guerre du Rif. La fourragère est remise par le chef de bataillon Reppelin, commandant provisoire du 6e Bataillon du 1er REI, unité pas encore véritablement constituée. Dernière-née des trois CPLE du bataillon, la 23e Compagnie Portée est pourtant la première à recevoir cette fourragère.
Composition de la 23e Cie Portée en mars 1955:
- Commandant: capitaine Magnas
- 1re Section: lieutenant Le Peillet
- 2e Section: lieutenant Auclair
- 3e Section: lieutenant Lambert
Pendant son séjour à Ain-Sefra, l’activité de la compagnie est consacrée surtout à l’instruction puisque très peu d’hommes ont déjà servi dans une unité motorisée.
En mai, les Scout-cars sont échangés contre des Dodge 6×6, véhicules mieux utiles pour les futures missions dans les régions desertiques. Chaque section portée a donc reçu cinq Dodge et a été également équipée de trois mortiers de 81 mm. Quelques Half-tracks et camions GMC font aussi partie de la compagnie.
Le 1er juillet 1955, la Légion est réorganisée. Le DCLE et le 1er REI ont été dissous ; un nouveau 1er Régiment Etranger (1er RE) est formé au lieu d’eux. Les trois compagnies portées du 6e Bataillon (qui n’a jamais été recréé réellement) deviennent autonomes. La 23e CP du 1er REI est rebaptisée et devient la 23e Compagnie Portée de Légion Etrangere (23e CPLE) formant corps.
Le même mois, le lieutenant Lambert est remplacé par le lieutenant Tassy.


Au début de septembre, la compagnie est dotée de cinq auto-mitrailleuses AM-M8. Ces véhicules forment alors le peloton blindé, avec un nombre important d’anciens du 1er REC (Rgt Etranger de Cavalerie) conservant leur béret kaki clair de l’Indochine. Ensuite, le 8 septembre, la 23e CPLE fait mouvement vers Negrine dans l’Est de l’Algérie, pour y partager pendant plusieurs semaines la garnison avec la 2e CSPL.
Fin septembre 1955, la compagnie est engagée dans l’opération « Timgad ». C’est une grande opération interarmée sur la frontière tunisienne, dans la région de Tébessa, non loin du Djebel El Djorf. Elle y participe avec ses camarades des 21e CPLE et 22e CPLE, des 1re CSPL et 2e CSPL, et des 1er REP (Etranger de Parachutistes) et 2e REI. Un important rassemblement des chefs rebelles de l’Aurès et des Nementchas sera anéanti. Pendant cette opération, les CPLE et les CSPL ont été réunis en un « Groupement des Compagnies Portées de Légion Etrangere », sous les ordres du lieutenant-colonel Brisbarre, officier de la Coloniale.
En octobre, la 2e CSPL quitte Negrine. La 23e CPLE y est, en même temps, remplacée par son unité sœur – la 21e Compagnie Portée – et va s’implanter plus au nord-est, à Bir El Ater. Une section sera détachée à Soukies.
Dès lors, les travaux de défense et d’aménagement des installations de la compagnie alternent avec les opérations et les patrouilles dans son sous-secteur attribué : dans les Nementchas ou sur la frontière tunisienne (aux côtés de la 21e CPLE ou du 1er REP). En outre, il y a des embuscades de jour et de nuit, des contrôles d’identité, ou des fouilles de campements de Nomades et de ses caravanes (convois allant de 10 à 150 chameaux).
Le 6 janvier 1956, la 3ème section du lieutenant Tassy quitte Soukies et rejoint le reste de la compagnie à Bir El Ater.
Quelques mois plus tard, la compagnie perdra son autonomie et sera rattachée, avec les deux compagnies soeurs, au Groupement Porté de Légion Etrangère d’Algérie (GPLEA). Elle deviendra sa 23e Cie Portée.
Le 20 mai, le capitaine Magnas passe le commandement de la 23e CPLE au capitaine Julien Camelin.
Le 25, pendant une reconnaissance dans le Djebel Onk (à l’ouest de Bir El Ater), la compagnie tombe sur une bande rebelle. Cette journée-là, six fellaghas (rebelles) sont tués. Le 8 juin, c’est encore un accrochage important, cette fois au sud-est du village ; le bilan est 35 rebelles tués et 10 prisonniers.
Au début de septembre, les hommes de la 23e CPLE partent à Philippeville, alors la garnison du 2e REP, pour une semaine de repos. De retour chez eux, le 21, c’est un combat acharné dans le Djebel Fououa, au nord de Bir El Ater ; 26 rebelles sont tués.
Fin octobre 1956, le GPLEA, unité d’une existence très courte, est dissous. Ses éléments sont intégrés au 2e Régiment Etranger d’Infanterie. La 23e Compagnie Portée du GPLEA, toujours implantée à Bir El Ater, devient donc la 6e Compagnie Portée du 2e REI. Elle a totalisé 89 rebelles abattus et 67 armes de guerre récupérées.
En mars 1957, la 6e CP fait place à Bir El Ater à la 3e CP du 4e REI. Ensuite, elle rejoint le 2e REI dans son P.C. à Ain-Sefra, lieu de la création de la compagnie en janvier 1955.
En 2000, la Compagnie de base et d’instruction (CBI) du 2e REI nouvellement créée a adopté l’ancien insigne de la 23e CPLE. Transformée en Compagnie d’administration et de soutien (CAS) en 2003, la compagnie a conservé cet insigne jusqu’en 2011, date de sa dissolution.









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Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Bulletins annuels de la Légion Etrangère (les années 1950)
Tibor Szecsko: Le grand livre des insignes de la Légion étrangère (S.I.H.L.E., 1991)
Fanion Vert et Rouge
Google.com
Wikipedia.org
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L’article original : 23rd Foreign Legion Motorized Company
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La page a été mise à jour le : 4 décembre 2021