En janvier 1955, la 22e CP quitte Nouvion pour Laghouat, la garnison de la 2ème Compagnie Saharienne Portée de Légion (2e CSPL) à l’époque, située au centre du pays. Elle y rencontrera son unité soeur, la 21e Compagnie Portée. Le 25 janvier 1955, ces deux compagnies ont reçu leur fanion des mains du lieutenant-colonel Arnault, commandant le DCLE et chef de corps provisoire du 6e Bataillon, qui n’est pas encore constitué.
En mai, les Scout-cars sont remplacés par des Dodge 6×6, véhicules également américaines, mieux utiles pour les missions dans les régions désertiques au sud de Laghouat. Chaque section portée est équipée de trois mortiers de 81 mm.
Le 1er juin 1955, le capitaine Desjeux passe le commandement de la 22e CP au capitaine François Lafontaine ; il va rejoindre en Libye la 3e CSPL.
Le même jour, les hommes de la compagnie ont reçu la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs (T.O.E.) de l’ancien VI/1er REI qui a reçu cette décoration pour ses faits d’armes au Maroc en 1925-26, pendant la guerre du Rif. Mais la fourragère ne sera portée que quelques semaines.
Le 1er juillet 1955, la maison-mère de la Légion est réorganisée. Le DCLE et le 1er REI ont été supprimés ; un nouveau 1er Régiment Etranger (1er RE) est créé au lieu d’eux. Trois compagnies portées du 6e Bataillon (qui n’a jamais été reconstitué réellement) deviennent autonomes. La 22e CP du 1er REI donc change le nom et devient la 22e Compagnie Portée de Légion Etrangere (22e CPLE) formant corps.


Restant toujours implantée à Laghouat, dans la région de Ghardaïa, la compagnie y passe l’été avec une section détachée à Djelfa (au nord-est de Laghouat) et l’autre à El Houaita, au sud-ouest. Les hommes sont occupés par raids, maintien l’ordre, l’instruction, le tir ou par des coupes de bois autour d’El Houaita. En même temps, les légionnaires – fidèles à leur surnom de « soldats et bâtisseurs » – réalisent la construction d’une piscine à Djelfa.
En septembre, la compagnie quitte Laghouat et s’implante à Djelfa. Là, elle est dotée de cinq auto-mitrailleuses AM-M8 pour former un peloton blindé. Ensuite, le 13 septembre, la 22e CPLE fait mouvement vers Zeribet El Oued dans la région de Biskra à l’Est de l’Algérie, pour y remplacer la 1re CSPL. Elle s’installera dans le bordj Jumenterie.
Fin septembre, les hommes de la compagnie sont engagés dans l’opération « Timgad ». C’est une grande opération interarmée sur la frontière tunisienne, non loin du Djebel El Djorf, dans la région de Tébessa. Ils y participent avec ses camarades des 21e CPLE et 23e CPLE, des 1re CSPL et 2e CSPL, et des 1er REP (Etranger de Parachutistes) et 2e REI. Un important rassemblement des chefs rebelles de l’Aurès et des Nementchas sera anéanti. Au cours de cette opération, les CPLE et les CSPL ont été réunis en un « Groupement des Compagnies Portées de Légion Etrangere », sous les ordres du lieutenant-colonel Brisbarre de la Coloniale.
Fin octobre, c’est une autre opération. Le légionnaire Olszewski est tué ; un lieutenant et deux légionnaires sont blessés.
Les nouvelles missions militaires de la 22e CPLE et la construction d’un poste plus confortable alternent avec des contrôles de population, gardes des convois, et patrouilles dans les plaines pré-sahariennes. Une section de la compagnie s’implante à Ouled Djellal, quelque 120 km à l’ouest de Zeribet El Oued. Elle y vit en toute autonomie.
En janvier 1956, la compagnie fait un raid saharien de six cents kilomètres. Néanmoins, avec ses deux grands GMC chargés d’essence et avec ses AM de 8 tonnes, la progression à travers des dunes de sable n’était parfois que de 100 mètres à l’heure.
Plus tard en 1956, la compagnie perd son autonomie. Avec les deux compagnies soeurs, elle sera rattachée au Groupement Porté de Légion Étrangère d’Algérie (GPLEA), et devient la 22e Cie Portée du GPLEA.
Mais à la fin d’octobre 1956, le GPLEA – unité peu connue et d’une brève existence – est dissous et ses éléments seront intégrés au 2e Régiment Etranger d’Infanterie (2e REI). La 22e Compagnie du GPLEA, toujours stationnée à Zeribet El Oued, devient donc la 5e Compagnie Portée du 2e REI.
Quelques jours plus tard, le 5 novembre 1956, Adjoul-Adjoul, chef rebelle de la région rurale de l’Aurès et commandant de la wilaya I se rend aux légionnaires de la compagnie, au poste de Zeribet El Oued.
En mars 1957, la 5e CP (l’ex-22e CPLE) rejoindra le 2e REI dans son P.C. à Ain-Sefra, dans l’Ouest de l’Algérie.






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Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Bulletins annuels de la Légion Etrangère (les années 1950)
Tibor Szecsko: Le grand livre des insignes de la Légion étrangère (S.I.H.L.E., 1991)
Fanion Vert et Rouge
Google.com
Wikipedia.org
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L’article original : 22nd Foreign Legion Motorized Company
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La page a été mise à jour le : 4 décembre 2021