Le 16 novembre 1954, la 21e Compagnie Portée du VI/1er REI est donc créée à Ain-Sefra. La compagnie est composée de trois sections sous les ordres du capitaine André Hedan, et dotée de half-tracks et de Dodge 6×6. Considérée comme unité « fictive », puisque l’état-major du 6e Bataillon n’existe pas encore, elle est rattachée administrativement au DCLE (Dépôt commun) à Sidi-Bel-Abbès, alors la maison-mère de la Légion.
Au début de décembre 1954, la 21e CP est envoyée à l’Est, dans la région de Biskra, pour y relever, une fois de plus, la 1re CSPL. La compagnie s’implante à Zeribet El Oued ; sa mission est de contrôler les caravanes et de poursuivre les fellagas (rebelles).
Fin décembre, la 21e CP quitte Biskra pour Laghouat, la garnison de la 2e CSPL depuis 1948, qui se trouve au centre du pays. Plus tard, on y voit arriver même la 22e Compagnie Portée, unité soeur récemment créée. Puis, le 25 janvier 1955, les deux compagnies ont reçu leur fanion des mains du lieutenant-colonel Arnault, commandant le DCLE et chef de corps provisoire du 6e Bataillon toujours non-constitué.
Le 28 janvier, la 21e CP quitte Laghouat pour revenir à l’Est, vers les confins algéro-tunisiens. La compagnie sera stationnée à Negrine, avec une section détachée à Ferkane et l’autre à Soukies. Les légionnaires font des liaisons avec la Tunisie, contrôlent les caravanes, les camps de Nomades et cherchent les rebelles.
En mars, la compagnie fait place à la 2e CSPL et quitte Negrine pour Bir El Ater. Dans ce secteur, les légionnaires mènent des opérations contre les rebelles, souvent aux côtés de ses camarades du 1er BEP (1er REP depuis août 1955).


Le 1er juillet 1955, la maison-mère de la Légion est réorganisée. Le DCLE et le 1er REI ont été supprimés ; un nouveau 1er Régiment Etranger est constitué au lieu d’eux. Trois compagnies portées du 6e Bataillon (qui n’a jamais été recréé réellement) deviennent autonomes. La 21e CP est donc rebaptisée 21e Compagnie Portée de Légion Etrangère (21e CPLE) formant corps. Un peloton blindé des AM-M8 bientôt complète les trois sections portées de l’unité, qui comprend à peu près 160 hommes. Chaque section est encore équipée de trois mortiers de 81 mm.
Les missions restent. Les opérations dans le secteur de Bir El Ater alternent avec contrôles de population, fouilles de guitounes nomades, patrouilles, gardes des convois entre le Sud et Tébessa, réparations de la ligne téléphonique, et avec relèves du poste de Soukies.
Fin septembre 1955, la compagnie est engagée dans l’opération « Timgad », une grande opération interarmée sur la frontière de la Tunisie, non loin du Djebel El Djorf. Elle y participe avec ses camarades des 22e CPLE et 23e CPLE, des 1re CSPL et 2e CSPL, et des 1er REP (Etranger de Parachutistes) et 2e REI. Un important rassemblement des chefs rebelles de l’Aurès et des Nementchas sera anéanti. Cette opération a vu les CPLE et les CSPL réunis en un « Groupement des Compagnies Portées de Légion Etrangere », sous les ordres du lieutenant-colonel Brisbarre, officier de la Coloniale.
Le 18 octobre, la 21e CPLE revient à Negrine pour y remplacer les 2e CSPL et 23e CPLE, alors qu’une section toujours occupe Ferkane.
Quatre jours plus tard, le 22, la compagnie et les éléments du 1er REP prennent part dans un combat acharné au nord-est, dans le Djebel Onk. Cette journée-là, 25 rebelles sont tués. La compagnie a perdu un sergent et un légionnaire tués, trois légionnaires sont blessés.
Le 30 décembre, c’est l’opération « Oscar Hotel » avec le 1er REP et la 23e CPLE, près de Rhirane Bou Doukrane, au nord-ouest de Negrine. Pour la première fois, la 21e Compagnie est héliportée. Pendant l’opération, le lieutenant Fouquet-Lapar et le Lieutenant Bedrich-Bedrich sont blessés ; le caporal-chef Letourneur est tué. Le lieutenant Philippe Fouquet-Lapar sera cité à l’ordre de l’Armée.
Les 17 et 19 janvier 1956, le poste de Ferkane est attaqué par une forte bande rebelle, avec un mortier 60. Mais ils sont repoussés.
Toute l’année, la compagnie poursuivra ses missions : patrouilles sur la frontière tunisienne, participations aux opérations, escortes des convois, bouclages, etc.
Le 1er février 1956, un Groupement Porté de Légion Étrangère d’Algérie (GPLEA) est créé. Le nouveau groupement englobera les trois compagnies portées de l’ancien 1er REI, dispersées dans l’Est de l’Algérie. Elles vont perdre leur autonomie administrative. Cependant, en réalité, le processus d’intégration n’aura pas lieu avant le mois de juin.
En avril, la compagnie opère sur la frontière avec la Tunisie, faisant encore partie d’un Groupement Opérationnel Frontalier. Deux sections se trouvent à Ferkane.
En juillet, la 21e Cie Portée du GPLEA a reçu un nouveau commandant, le capitaine Gérard Mozat. Il succède au capitaine Hedan, qui rejoint le 1er RE.
En octobre 1956, le GPLEA, unité mal connue et d’une brève existence, est dissous. Ses éléments sont intégrés au 2e Régiment Etranger d’Infanterie (2e REI). La 21e Compagnie du GPLEA, toujours basée à Negrine, devient alors la 4e Compagnie Portée du 2e REI.
Quelques mois plus tard, en mars 1957, la 4e CP rejoindra le régiment dans son P.C. à Ain-Sefra, lieu de la naissance de cette compagnie en 1954.





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Principales sources d’informations:
Képi blanc revues
Bulletins annuels de la Légion Etrangère (les années 1950)
Tibor Szecsko: Le grand livre des insignes de la Légion étrangère (S.I.H.L.E., 1991)
Fanion Vert et Rouge
Google.com
Wikipedia.org
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L’article original : 21st Foreign Legion Motorized Company
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La page a été mise à jour le : 4 décembre 2021